Qui sont les flamands? Qu'est-ce que la Flandre? Du point de vue de la politique et de l'histoire.
Imaginons, pour éclairer autrement les errements politiques du moment, que l'on recrée, ne fût-ce qu'un instant, d'une part, le Comté de Flandre, et, d'autre part, la Principauté de Liège.
Le comté de Flandre, sans lequel on ne pourrait pas aujourd'hui parler de la Flandre, comportait, jusqu'au 17ème siècle, une partie, aujourd'hui rattachée à la France, où l'on parlait un dialecte plutôt thiois (à Duinkerke) et surtout picard (à Lille et aux larges alentours). Et une partie aujourd'hui belge où l'on parlait divers patois parfois peu compatibles entre eux. La Flandre d'alors était au moins bilingue. La ville de Lille le prouve, on y est flamand, mais on y parle français. Et c'est en France que va être ouvert un musée de la culture flamande! Que pensent les belges flamands de ces initiatives françaises?
http://www.musenor.com/Les-Musees/Cassel-Musee-Departemental-de-Flandre
La principauté de Liège, comme le Comté de Flandre, ignorait les frontières d'aujourd'hui. Le prince-évêque a été plus d'une fois un bavarois. En principauté de Liège, plusieurs langues coexistaient, compte tenu du territoire même de la Principauté. On y parlait le romand, le wallon, le "plat-deutsch" ... et le latin, la Principauté étant ecclésiastique. Il n'est pas rapporté que ce multilinguisme fît problème.
Or, la Flandre belge, qui revendique aujourd'hui son autonomie, fait de la langue, en certains endroits du pays, son fer de lance. C'est cela que ne parviennent pas à comprendre les francophones du pays ... la logique: un territoire, une nation, une langue, un Etat. Ce n'est même pas une vision passéiste puisque le passé prouve le contraire. C'est une conception datée: l'Etat-nation du 19ème siècle. Je suis un peu effrayé à l'idée que, dans la partie flamande de la Belgique, les idées majoritaires soient toujours celles d'il y a 150 ans. Je ne doute pas un seul instant que tous les flamands ne pensent pas de la sorte. Mais, il faut en convenir, un nombre important de flamands belges votent pour un projet politique totalement arriéré ... et empêchent les forces vives de s'exprimer, en Flandre comme en Wallonie ou à Bruxelles.
La presse a indiqué qu'à Bruxelles, capitale de l'Etat belge, mais aussi de la Flandre, il y a à peine 5 % de résidents néerlandophones. Les autres sont ou bien francophones (68 %), ou bien d'origine étrangère (et alors le plus souvent francophones par choix) ou internationaux (50 langues ... avec l'anglais comme base commune).
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2010-09-06/la-peripherie-bruxelloise-se-deflamandise-791580.php
Le gouvernement flamand a dû se rendre à l'évidence: Bruxelles et sa large périphérie sont de moins en moins flamandes.
Mais pourquoi donc Bruxelles, capitale de l'Etat fédéral Belgique (et de l'Union européenne) est-elle aussi capitale de la Flandre? C'est un peu comme si le Wisconsin choisissait Washington comme seule capitale. Les wallons, qui sont plus honnêtes, ont choisi Namur (ils auraient pu être mieux inspirés et choisir Liège), mais cela indique à quel point le détricotage de la Belgique s'illustre dans deux logiques inconciliables. Quand on fait miroiter aux wallons, la régionalisation, un Etat fédéral, aujourd'hui un Etat confédéral au mieux, deux (trois? quatre?) Etats, ils essayent de s'adapter au mieux et jouent le jeu. Les partenaires flamands pas.
Bien entendu, ceci n'est qu'un réaction d'humeur qui ne fait pas le tour de la question.
On ne m'a pas associé non plus, comme trouble-fête, aux négociations politiques ...
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