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jeudi 9 septembre 2010

Petite homélie: Jésus et l'étrangère

"Parti de là, Jésus se rendit dans le territoire de Tyr. Il entra dans une maison et il ne voulait pas qu'on le sache, mais il ne put rester ignoré. Tout de suite, une femme dont la fille avait un esprit impur entendit parler de lui et vint se jeter à ses pieds. Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance. Elle demandait à Jésus de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui disait: "Laisse d'abord les enfants se rassasier, car ce n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens". Elle lui répondit: "C'est vrai Seigneur, mais les petits chiens sous la table mangent les miettes des enfants". Il lui dit: "A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille". Elle retourna chez elle et trouva l'enfant étendue sur le lit: le démon l'avait quittée". (Mc, 7, 24-30).

En voilà une drôle d'histoire! La première réponse de Jésus est choquante: "Laisse d'abord les enfants se rassasier, car ce n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens". Mais là n'est pas l'essentiel.

L'étrangère ne manquait pas d'audace:

- d'abord, elle parvient à s'introduire dans une maison où Jésus voulait que personne ne sache qu'il était là. Un Jésus qui se cache, qui se soustrait à la vue et à la présence des gens. L'étrangère pourtant finira par le débusquer. Elle ne respecte pas la volonté de Jésus. Elle est insistante, et même un peu sans gêne ...

- ensuite, elle profère cette réponse admirable: "C'est vrai, mais les petits chiens sous la table mangent les miettes des enfants". Ce qui me plaît, dans cette phrase, c'est le sens de la réplique de cette femme. D'une certaine manière, elle remet Jésus à sa place. Elle lui fait la leçon.

Ceci est important: dans notre prière, il n'est pas déplacé de dépasser les bornes, d'houspiller celui que nous appelons Dieu et de lui répondre du tac au tac.

J'ai lu ce jour le post d'un lecteur du Nouvel Observateur, à propos de la pensée économique et sociale de N. Sarkozy. Je cite de mémoire: "Il faut que la table des riches soit de mieux en mieux garnie, de sorte qu'il en tombe plus de miettes dans l'écuelle des pauvres". C'est moins mystique, mais c'est bien vu.

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