Le jour où j'ai décidé d'écrire, quotidiennement, une chronique des jours qui passent, j'aurais pu décider que cela soit, et reste, un journal intime, conservé pour moi dans un coffret et dont mes héritiers auraient fait la découverte lors de mon décès.
Comme je n'y dévoile pas non plus le plus intime de mon intimité, je me suis dit que mes réflexions, mes émotions, mes coups de coeur, mes rencontres, mes découvertes, mes découragements pourraient peut-être toucher, émouvoir, réjouir ou interpeler d'autres que moi, qui pouvaient s'y reconnaître. La formule du "blog" existait, je l'ai utilisée. Elle permettait en plus d'illustrer mon propos de photos, de liens musicaux.
Mon blog n'a jamais eu pour objet de faire la promotion d'un projet, d'une action, d'un programme, de mes réalisations professionnelles ou personnelles. Cela n'a jamais été pour moi une vitrine, mais un lieu de partage, le plus ouvert possible, tous les sujets y étant abordés, le plus simplement du monde et, je l'espère, avec un peu d'humour.
Dès le début, c'était une option, j'ai ouvert mon blog à tous et autorisé tous les commentaires extérieurs.
Certains se sont reconnus dans certains portraits, plus ou moins réalistes. Parfois, ils en ont été heureux, voire même très heureux; parfois, pas du tout. Certains ont ri de mes portraits en cachette, puis m'ont reproché de viser certaines personnes en particulier. Dans tous les cas, au vu des réactions, je devais viser juste.
D'autres ont aimé certains souvenirs que j'évoquais. Les mêmes parfois manifestaient leur désaccord sur certains sujets sensibles. Je trouve cela bien.
J'ai livré mon opinion sur certains thèmes de société: la fiscalité, l'université, les abus sexuels dans l'Eglise, par exemple. Le débat restant toujours ouvert.
Depuis quelques mois, quelques-uns ont adopté, à mon égard, un ton agressif, méprisant, insultant et parfois même injurieux. Venant d'inconnus, je serais sans doute resté insensible. Mais, il ne s'agissait pas d'inconnus. Il s'agissait de personnes que j'appréciais et sur lesquelles je me méprenais sans doute. Je m'interroge encore sur les raisons de leur attitude à mon égard.
Je me suis dit que j'avais eu tort d'ouvrir ma chronique des jours qui passent à tous.
Comment faire? Occulter mon journal jusqu'à mon décès ou le réserver à quelques-uns?
J'en conviens, un journal personnel ne devrait peut-être pas devenir un blog. Où se situe la limite?
Dès lors qu'il s'agit de partager des choses que l'on a en soi, n'est-il pas sain et raisonnable de les réserver à quelques-uns seulement, ceux qui le souhaitent ou ceux qui le méritent?
Je me pose la question.
Asphalt Jungle, un podcast littéraire à découvrir !
Il y a 11 mois
Je vous lis tous les jours depuis de nombreux mois. On ne se connait pas vraiment, mais je peux vous dire que vos textes sont, à mon humble avis, la plupart du temps, très justes, très profonds et surtout très humains.
RépondreSupprimerVotre humour, votre tournure d'esprit, votre sincérité et votre honnêteté me touchent vraiment. C'est ce que l'on nomme l'humanité, hélas trop rare dans notre société. Vous transmettez une émotion formidable à travers vos textes. Surtout, continuez.
Le blog, c'est de nombreux lecteurs anonymes aussi, ceux qui ne se font pas connaître, et qui trouvent dans vos mots, d'une inouïe richesse, des sujets de réflexion et des raisons de sourire, certes, mais surtout des raisons d'encore croire en la capacité de l'homme à s'ouvrir à autrui.
Si les propos dérangent certains, c'est sans doute qu'ils remettent en cause le monde égoïste qu'ils se sont construits. Merci pour tous ces billets.
JMO
vos réflexions, vos émotions, vos coups de coeur, vos rencontres, vos découvertes, vos découragements, angoisses, excès, faiblesses, coups de coeur, coups de gueule..... me touchent, moi qui vous lit dans l'ombre....
RépondreSupprimer.....pour la petite histoire, Poupoule 63 c'est pour mon année de naissance et le surnom de mon musicien de coeur Francis Poulenc, dont Poupoule était le surnom, et qui a vécu une vie affective comme la votre, la mienne, la notre, tout simplement......
Un blog ? Voilà un tout petit tout petit peu pourquoi......
@jean-marc onkelinx:, je lis aussi votre blog régulièrement. D'abord, parce que j'y apprends toujours quelque chose (votre blog a une grande portée didactique, pour ceux qui comme moi en savent moins que vous dans vos domaines de prédilection), ensuite, parce qu'il ne fait pas de doute que l'humanité y edt toujours présente
RépondreSupprimer@didier farnir: je me réjouis d'abord de savoir maintenant qui est Poupoule63! Merci pour vos encouragements. Promis, te tiendrai le cap!
RépondreSupprimerUne de mes filles qui a longtemps vécu en Haïti, tenait un blog pour elle-même et ses amis disséminés aux 4 coins du monde.
RépondreSupprimerElle a très récemment posé la question du pourquoi de ce blog et des limites à s'imposer quant au contenu et à la forme.
Il faut savoir que l'accès à ce blog a été interdit au personnel de l'Ambassade de France à Port au Prince par l'Ambassadeur lui-même, pendant une longue période qui a précédé le tremblement de terre. Peut-on là-aussi, parler de justice immanente ...( ha ha ha)?
Je vous donne le lien, vous y trouverez de l'humour, de l'ironie, de la tendresse, et beaucoup de tristesse d'avoir du quitter un pays qui était devenu le sien.
Son regard sur la "FRANCE" où elle réside actuellement est assez impitoyable ...
tapez caroblog2
son blog s'intitule the show must go on
Quant aux commentaires que vous recevez, les gens écrivent en oubliant le vieil adage: les paroles s'envolent, les écrits restent. Beaucoup seraient surpris de se relire.
J'ai quant à moi, j'ai chaque fois envie de vous répondre mais je pense à temps que je vais dire de bêtises, Xavier Parent n'est ni un frère, ni un copain...
J'ai moi-même un blog personnel, que j'ai voulu totalement impersonnel, au grand désespoir de mes filles. C'est qu'elles savent qu'au lycée ( de Waha), je fus exclue deux fois pour impertinence dans une rédaction, j'y parlais en autre des évènements en Alabama ds les années 60, et de l'horrible profil colonialiste que certaines filles, presque toutes en fait, revenant(es) en catastrophe du Congo, affichaient ostensiblement.
Mes filles ont cru se délecter de mon blog mais hélas, trois fois hélas, tant que je tiendrai ma librairie, je m'oblige à faire profil très bas, et comme je m'en veux parfois.
Bien à vous
Christiane Pivont