Ce dimanche, j'ai été courageux. Je me suis levé à huit heures du matin et je suis allé passer quelques heures sur la colline de Wavreumont. J'avais besoin d'une piqûre de rappel. Pour arriver jusque là, je ne m'attendais pas à rouler dans un brouillard d'enfer et dans des paysages enneigés dès lors à peine aperçus.
Arrivé un peu avant l'heure, j'ai marché sur cette route de crête que j'ai si souvent arpentée. Puis, il y a eu l'eucharistie. Et comme toujours une homélie qui m'a touché au plus profond. Frère Etienne ne l'a pas encore mise en ligne. Le thème en était la lumière et, plus précisément ceci, point de lumière sans ténèbres. La lumière, si on suit la Genèse, est la première expression de Dieu aux hommes. Ensuite, Dieu ne met pas sa lumière en tout, partout. Il organise la succession des jours et des nuits. A quoi peut servir la lumière s'il n'y a pas de ténèbres? Il n'y aurait pas de matin, ni de soir. Point de soleil qui se lève pour nous aspirer et point de soleil qui se couche pour nous apaiser et nous inviter à rentrer en nous-même.
On a trop oublié que la tradition biblique n'aime pas le refoulement. Il n'a jamais été question de nier la part sombre de notre être. La tradition juive l'atteste. Ceux qui ont dit, ou disent encore le contraire, sont de faux prophètes. Ils appellent à une perfection qui n'intéresse pas Dieu. Rien ne permet non plus de relier la part sombre de notre être à la sexualité.
Poursuivant ce thème de la lumière, on peut affirmer aussi que la lumière de Dieu n'est pas une, uniforme, univoque. Pourquoi? Parce qu'elle ne s'exprime qu'à travers nos propres zones d'ombre, une clarté différente donc pour chacun d'entre nous. La lumière de Dieu sans nous n'est rien.
Je relate ici non point l'homélie d'Etienne, mais ce qui m'a touché et ce que cela m'inspire.
Après la messe, je me suis promené pendant une heure dans le brouillard givrant et le silence de la nature. Entendant les cloches du monastère, je suis vite rentré pour l'office de midi. Je suis alors revenu en ville, là où je sens que je n'ai plus trop ma place.
Le contraste a été saisissant. Trompant mon ennui de ce dimanche de pluie, j'ai encore succombé au piège d'internet. Et j'en ressors déçu.
Tant de haine. Vous est-il déjà arrivé de lire les forums d'internautes sur les sites des grands quotidiens?
Tant de morgue. Je pense à certains esprits brillants qui ne se sont jamais mouillés pour aucune cause, mais commentent avec ironie et sarcasme toute initiative émanant de la base, eux, se situant au-dessus. J'attends toujours qu'ils inspirent les braves péquenauds, qui manifestent sous la pluie, de leurs lumières pour les aider à être moins populistes. Mais, une fois de plus cela n'est peut-être qu'un jeu "au xème degré". Attention toutefois à ne pas sombrer dans le vide et le néant: la matière et l'antimatière en quelque sorte.
Tant de méconnaissance. Ceux qui crachent avec tant d'aisance leur venin et leur mépris à propos des religions et des prêtres semblent être restés à un stade infantile: le dernier souvenir qu'ils en ont est celui d'un prêtre au catéchisme ou une dépêche sur la dernière bourde du pape Benoît XVI ou un atavisme familial laïc. Avant de parler, il faut d'abord chercher à connaître, à comprendre. Il ne faut pas parler de ce que l'on ne connaît pas ou seulement par ouï-dire. Je suis resté un peu abasourdi quand, après un échange "très soixante-huitard" sur Facebook, a été proposé en points de suspension, un court métrage caricatural sur l'abbé Viollet, un abbé qui a sévi, avec audace, ... dans les années 1930-1940 (!!!) sur les questions de morale conjugale! Je me suis posé une question simple: depuis votre rejet de la religion, des prêtres, etc .. qu'avez-vous donc fait pour aller au-delà, pour tenter de comprendre, pour approfondir tout ce qui touche aux sagesses ancestrales des hommes? Vous seriez sans doute bien surpris.
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Il y a 11 mois
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