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lundi 31 janvier 2011

Solitudes

Parfois, j'ai envie de partager simplement des choses que je viens de lire.

Richard Cannavo écrit, avec beaucoup de talent, l'éditorial du Télé Ciné Obs. Dans le n° 2412 du 27 janvier, il évoque Les coeurs cassés, à propos d'une soirée sur Canal + "Générations solos".

Le célibat est  une réalité de plus en plus répandue. Choisi, contraint, assumé ou douloureux, le célibat est un fait, comme la solitude.

Je laisse au sociologue le soin de traiter de ces nombreux cas de célibats choisis et leurs motifs: l'incapacité à s'engager, le besoin d'indépendance, la réalisation personnelle dans l'exercice d'une activité professionnelle, la liberté d'agir et d'aimer.

Je retiens ces brefs passages:

"Ces gens-là traînent le poids d'un passé trop lourd et se demandent s'ils seront jamais consolés. Ils ne regardent pas autour d'eux, paraissant ne rien voir de cette agitation qui nous enivre. Avec leur nostalgie insondable et distraite, ils semblent plutôt perdus dans l'infini, ou bien à l'intérieur d'eux-mêmes ... La radio, la télévision, les livres ne suffisent pas à combler le vide en eux ...Les bruits de la ville, les frémissements de la vie peuvent bien remonter jusqu'à eux, ils n'entendent que les pulsions de leur coeur épuisé. Il y a quelque chose d'inéluctable dans leur destin de reclus ..."

"Ils ont compris depuis longtemps que les gens vivent à la surface d'eux-mêmes, d'apparence légère mais en réalité épouvantés à la seul idée d'aller fouiller au tréfonds de leur être. Eux n'en finissent pas de plonger dans leur mémoire pour chercher, chercher encore la clé de leur cadenas intérieur ... comprendre ce qui les a empêchés de se projeter vers les autres".

"La société s'accommode plutôt bien de la solitude, individuelle par définition. Les solitaires ne sont pas dangereux ... dans ce monde étourdi par le besoin de parole ... ils se taisent. Ils se contentent de se regarder vivre, et souffrir, éprouvant jusqu'au vertige ce déchirement intérieur, cet assèchement que provoque l'absence de tout lien affectif".

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