Rechercher dans ce blog

mardi 4 janvier 2011

A propos de valses et de polkas

Un ami comédien et metteur en scène me confiait encore dernièrement toute la détestation qu'il éprouvait pour le concert du Nouvel An, retransmis en Eurovision depuis Vienne, chaque premier de l'an, depuis je ne sais combien d'années.

Un autre ami par contre est un adepte fervent et éclairé. Il est même capable de comparer les versions successives et les chefs qui ont tenu le pupitre.

Moi, qui ne cesserai jamais d'être un béotien, je me tâte.

Que juge-t-on?  Le public? La musique? Le chef? L'orchestre? La salle?

Prenons les choses à rebours.

La salle est toujours la même... rectangulaire, donc avec des angles, que même les dorures et les décorations florales n'arrivent pas à estomper. Cela est révélateur. Ici, les lignes courbes ne sont pas trop de mise.

L'orchestre, prestigieux, est toujours le même. Comme je suis béotien, je ne sais pas ce que cet orchestre propose en d'autres circonstances. Je m'attache plutôt aux danseurs qui agrémentent la séquence.

Le chef change chaque année. C'est l'orchestre qui choisit son chef. C'est une bonne idée. Les chefs qui défilent sont parmi les meilleurs, ce qui ne veut pas dire que le répertoire, en grande partie contraint, leur convienne (qui décide de la programmation?).

La musique, sauf quelques exceptions timides, est dédiée à la famille Strauss, à la valse viennoise, à une époque, à un mode de vie qui ne sont plus vraiment ceux d'aujourd'hui. Ma mère, qui adore André Rieu et l'impératrice Sissi (si tu savais, la pauvre ...), aime aussi évidemment le concert du nouvel an. Pourquoi pas? Confidence pour confidence: si je ne me surveille pas, je suis prêt à bien aimer aussi, non pas Sissi, mais cette musique.

Le problème serait-il alors lié au public? Le public est on ne peut plus policé et discipliné: il suffit d'un signe et, dans la marche de Radeski, le public obéit au doigt et à l'oeil pour taper dans les mains. Il vient d'un peu partout dans le monde et paie même très cher pour assister à ce concert! Il ne s'agit pourtant pas d'un concert pour les riches puisqu'il est retransmis dans le monde entier, grâce à la télévision, dans tous les foyers. On est toutefois fort loin des Proms anglais et de la participation délirante du public!

Alors, pourquoi ne puis-je m'empêcher d'éprouver une certaine gêne?

Ce qui me gêne, ce n'est pas que cette musique puisse être considérée comme légère, et pétillante, c'est qu'elle soit convenue et convenable. Elle est imprégnée d'un parfum d'ordre établi qui ne me plaît guère. Je préfère de loin l'impertinence de Jacques Offenbach.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.