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lundi 31 janvier 2011

Oser une autre voix: celle des vieux et celle des jeunes

Prenons le débat politique belge, pour exemple, en ce temps d'interminable crise.
Prenons-le pour oser quelques réflexions.
Prenons-le sans ignorer ce qui se passe ailleurs, en ces temps troublés où bien des certitudes, des institutions et des régimes vacillent.


A l'exception de ce qui relève encore du Roi Albert II, que l'on peut créditer d'une certaine sagesse, tout est aujourd'hui, en Belgique, entre les mains d'une même génération d'hommes politiques de 40 à 60 ans qui ont fait de la politique leur métier (et pour certains une source de prébendes). J'imagine que, pour beaucoup, une reconversion relèverait de l'improbable, voire de l'impossible. Non qu'ils ne disposent pas de compétences pour briller ailleurs, mais parce qu'ils n'existent que dans l'action et par le débat politique.


Il n'est pas sain que l'avenir des citoyens de tout un pays soit ainsi aux mains de quelques-uns, toujours les mêmes, qui finissent par se connaître trop bien. A vrai dire, c'est le meilleur moyen pour n'aboutir à rien ou à pas grand chose.


Il n'y a pas, à mon avis, d'autre moyen d'avancer dans l'actuelle crise politique belge que de donner la parole et le pouvoir d'imaginer à d'autres que ceux qui, depuis trop longtemps, fréquentent les négociations. 


La Règle de Saint Benoît, quand elle parle de l'Abbé, est peut-être le modèle le plus juste qui ait jamais été écrit concernant toute personne élue à la tête d'une communauté, et qui se trouve, par cette élection, investie du souci de tous, comme un père pour ses enfants.


On peut y lire ceci:


"Chaque fois que des affaires importantes devront se traiter au monastère, l'abbé convoquera toute la communauté et dira lui-même de quoi il s'agit. Après avoir entendu l'avis des frères, il réfléchira et fera ce qu'il juge le plus utile (R.S.B., 3, 1-2)". L'abbé, en l'espèce, ressemble fort à notre Roi. Certains esprits républicains diront qu'il n'a pas été élu. Ce n'est pas tout à fait exact. La monarchie, qui est dans notre Constitution, a été choisie, en son temps, démocratiquement.


On peut lire aussi ceci: "Tous doivent être appelés au conseil, car souvent le Seigneur révèle à un jeune ce qui est préférable" (R.S.B., 3, 3).


Il est aussi naturel que l'abbé s'entoure d'un collège d'anciens, expérimentés et sages pour le conseiller.


Je suis convaincu, pour ma part, de la nécessité de ne plus laisser le débat, et les négociations, toujours entre les mains du même quarteron de politiciens.


Les jeunes pourraient bien nous révéler ce qui est préférable. Il  faut donc trouver une manière de les associer au débat, sans récupération aucune. On pourrait, par exemple, imaginer une assemblée constituante des jeunes, chargée de faire des propositions pour l'avenir.


Mais les anciens ont aussi bien des choses à dire. Leur capacité d'indignation et de résistance s'exprime de plus en plus, et souvent avec justesse. Et même avec jeunesse. Il suffit de voir, en France, Stéphane Hessel et Claude  Alphandéry.


Je rêve, par conséquent, d'une assemblée composée de jeunes et de vieux, réunis à cause de leur capacité à défendre un idéal, et qui réfléchirait sur une réforme de notre Etat.





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