J'ai toujours eu en horreur les grands nettoyages de printemps. Tout commence avec une situation acquise, certes un peu poussiéreuse, mais acquise, suivie d'un moment où l'on perd tout contrôle, un chaos, suivi d'un nouvel ordre moins poussiéreux et donnant juste un temps l'illusion de plus d'espace, de lumière. Je me sentais bien avec l'ordre ancien et je me suis toujours bien senti avec l'ordre nouveau. Ce que je déteste, c'est le chaos intermédiaire. Cela m'a conduit à postposer souvent ces moments où l'on sort tout de partout, où l'on trie, où l'on jette et où, en fin de journée, ce qui était dans les armoires et ailleurs se retrouve au milieu du salon, me laissant dans un état de découragement total. Je ne suis pas rétif au changement. Je me sens désarmé entre l'avant et l'après.
Ce week-end, et ce jour, resteront à jamais gravés dans ma mémoire. J'ai décidé de trier et de me débarrasser de tout ce qui pouvait encore évoquer le droit et le droit fiscal chez moi. Un symbole peut-être. J'ai remis à mon successeur M. et à A., un de ses assistants, les livres et documents susceptibles d'intéresser mon ancien service ou de constituer une documentation personnelle pour un jeune chercheur. Cela libère une place considérable dans mon bureau. J'ai aussi jeté beaucoup de choses: des préparations de cours manuscrites, des rapports et compte-rendus pour diverses commissions, des documents relatifs à la vie de la faculté. Tout cela ne représente plus rien pour moi. J'espère que ce grand nettoyage m'ouvrira de nouveaux espaces ... et pas seulement des espaces de rangement supplémentaires pour Sam!
A., le dernier étudiant que j'ai promu à une carrière scientifique, et qui est maintenant chercheur au FNRS, me demandait si je lisais encore des revues fiscales. J'ai répondu: non. Je ne ferai plus jamais aucun travail scientifique dans ce domaine. Je m'intéresse encore, dans la presse, à ce qui touche à la fiscalité et il m'arrive de le commenter dans ce blog. Je lui ai cependant promis de lire ses travaux et sa thèse, d'autant qu'ils portent sur un sujet parmi ceux qui m'ont un peu passionné quand j'étais en fonction.
Après le départ de M. et de A., je me suis retrouvé face au désastre ... un bureau vide, mais sale, épouvantablement sale. Avec l'aide de Sam, toujours partant pour aider (un temps, puis en râlant bien sûr après), nous sommes en train d'essayer de rendre à ce bureau un peu de dignité. Nous n'avons pas encore fini! Sans Sam, l'aurais-je fait?
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