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dimanche 8 mai 2011

N'en fait-on quand même pas un peu trop avec la fête des mères?

Quand j'étais enfant, la fête des mères cela consistait, pour moi, à offrir à ma mère un bégonia chétif ou un bricolage maladroit et inutile, devant lesquels ma mère se croyait obligée de s'extasier, et puis qui disparaissait Dieu sait où.

J'ai aujourd'hui remplacé le begonia chétif par un bouquet. Ma mère s'extasie toujours autant. J'ai renoncé aux bricolages.

Les choses pourtant ont bien changé. La fête des mères a été longtemps, pour moi, une circonstance où j'offrais quelque chose à MA mère et lui témoignait ainsi plus ou moins spontanément de mon affection.

Aujourd'hui, on fête LES mères et j'ai vu fleurir sur Facebook de nombreux messages où les intervenants ne parlaient plus de LEUR mère, mais DES mères qu'ils connaissaient, de TOUTES les mères et même des mères que certaines auraient voulu être et qui n'ont pas pu. Les mères se souhaitent même entre elles une bonne fête des mères.

D'un hommage rendu par un enfant (fils ou fille) à sa propre mère, on est donc passé à une espèce de célébration de la maternité comme un idéal absolu et bien entendu parfait. Une fois par an, on fête donc dorénavant la maternité.

Cela me met très mal à l'aise ... et j'attends impatiemment la fête des pères, pour voir s'il en sera de même!

Toutes les mères méritent-elles un hommage aussi unanime? Il y a des mères qui n'ont rien de maternel, des marâtres et des "Folcoche", des mères qui abandonnent leurs enfants, des mères qui auraient préféré ne pas l'être. Demandez à Elisabeth Badinter ce qu'elle pense de l'instinct maternel.

Je connais aussi des femmes qui ont fait le choix de ne pas avoir d'enfant, et donc de ne jamais être mère. Elles sont exclues de la fête. Leur choix m'est paru parfois plus raisonnable que celui d'autres qui voulaient (devaient) être mère à tout prix. Mais je ne puis juger, et donc condamner, c'est juste une impression.

Je ne puis naturellement témoigner en tant que mère, je suis à peine père. Ce que ressent une mère face au fruit de ses entrailles est inaccessible à un homme.

Des jeunes mères que je connais sont totalement épanouies comme mères et leur bonheur fait plaisir à voir. Elles méritent deux bégonias.

L'une d'entre elles a écrit, sur Facebok, que "le jour de la fête des mères, c'est le jour de l'anniversaire de leurs enfants". Voilà qui recadre parfaitement et merveilleusement le sujet.

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