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mardi 3 mai 2011

La foire aux idoles et aux prophètes

"Tu ne te feras pas d'idole, ni rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel là-haut, sur terre ici-bas ou dans les eaux sous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne les serviras pas ... " (Exode, 20,  4-5).

Le prophète Mohamed (= "digne de louanges"), plusieurs siècles après, n'a pas dit autre chose, quand il a parlé d'un seul Dieu aux tribus de sa région. Il parlait à d'autres peuples, au moment qui leur convenait, mais il leur disait la même chose que d'autres avant lui. N'en déplaise à mes nombreux amis musulmans, celui qu'ils considèrent comme le dernier, et l'ultime, des prophètes n'a fait que répéter ce qui avait déjà été dit. Il le fallait sans doute. Ce qui me gêne profondément dans ce qui est rapporté du prophète Mohamed, c'est une profonde régression au regard de la parole unique et libératrice de Jésus, que les musulmans considèrent, je le concède, comme un prophète, mais mineur. J'ai l'impression d'être confronté à une espèce de décalage horaire.

Quelle est donc la différence entre Jésus et Mohammed, tous deux fils d'Abraham?

Elle est simple à définir: "Mon royaume n'est pas de ce monde",  a dit Jésus (Jn, 18, 36). Il voulait dire par là qu'il nous interpelait au plus profond de nous-même, dans notre intimité. Il nous offrait la liberté intérieure. Il proposait de nous guérir, comme il avait guéri en son temps ceux qu'il rencontrait. Il ne guérissait jamais le corps ou la raison, sans d'abord une conversion. Il parlait de notre vie spirituelle, celle qu'il appelait "la Vie" ou "le Royaume", qui est aussi une vie avec les autres, mais qui lui permettait de dire aussi à Dieu: "Père" et, comme il ne nous oubliait pas, tout prophète qu'il était: "Notre Père".

Malgré toutes mes recherches, je n'ai jamais rencontré cela dans l'islam. J'en conviens, de l'islam, je ne connais sans doute que peu de choses, ce que j'ai appris de mes lectures et de mes amis musulmans.

Je dois l'avouer, je fais un blocage sur une prétention de la religion islamique à tout régir, à confondre la foi et le droit, l'individu et la communauté, la politique et la croyance. Je me réjouis donc de ce que l'on appelle "Le printemps arabe", qui est en train de déconstruire ces quelques fondements.

Mais, ma crainte est plus grande que cela. Je n'aime pas les idoles et encore moins les prophètes qu'on idolâtre. Or, nous avons tous nos prophètes et nos idoles. Y réfléchir est salutaire.

Deux exemples, ces derniers jours.

Oussama Ben Laden que d'aucuns ont pu considérer comme un nouveau prophète, ou une idole, se retrouverait, si on en croit les media, "dans les eaux sous la terre" (Ex. 20, 4).

Jean-Paul II n'est plus de cette terre, mais j'ai vu qu'on se prosternait à Rome devant une relique de son sang. Le pape même l'embrassait goulument. Or, n'est-il pas dit: "Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux" (Exode, 20,  4-5).

Le chemin est long encore à parcourir pour que les hommes aient un peu de bon sens.



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