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vendredi 6 mai 2011

La perle noire

Malgré quatorze ans de présence dans le quartier, je me suis retrouvé attablé pour la première fois, seulement hier soir, à la terrasse de La perle noire, ce café africain qui se situe dans la rue juste derrière chez moi. Il s'agit d'un café animé, c'est le moins qu'on puisse dire. Les soirées s'y prolongent bien souvent jusqu'à 10-11 heures le lendemain. J'ai été le témoin aussi, un soir, d'une rixe entre deux clientes pour Dieu sait quelle raison. Deux furies qui ont donné tout son sens à l'expression "se crêper le chignon".

Hier soir, cela fut beaucoup plus paisible. J'ai eu la surprise, alors que je rentrais chez moi, d'être abordé par une petite famille qui m'a immédiatement convié à boire un verre à la terrasse de La perle noire.


Le papa a été mon étudiant, il y a quelques années, dans la formation complémentaire en fiscalité. Il est originaire du Burundi. Je me rappelais bien de lui, poli, souriant, toujours désireux d'en savoir plus. Il m'a avoué avoir aujourd'hui 48 ans ... il en paraît trente. L'âge ne semble pas avoir de prise sur lui. Il m'a parlé un peu de sa vie: un divorce (encore un) et son actuelle entreprise de peintures en bâtiment. C'est bien connu: le droit mène à tout à la condition d'en sortir.

Il m'a présenté le patron du café en lui expliquant qu'il invitait "son" professeur. Surprise! Le patron a répondu alors: "mais moi aussi, j'ai été l'étudiant de Mr Parent, quand j'étais étudiant en sciences politiques". Du coup, je me suis senti en confiance (je n'ose pas dire: "en pays conquis").

Ceci est important pourtant. Se sentir, comme cela, accueilli et estimé rend heureux et donne des ailes. Je n'ai pas souvent ressenti cela dans ma vie active.

J'ai alors fait la connaissance de la nouvelle compagne de mon ancien étudiant et des deux enfants qui étaient avec elle.

Elle, une jeune femme solide, extravertie, souriante, fûtée, avec un grand sens de l'humour. Cela a été un plaisir de converser avec elle.

Le garçon, l'aîné des deux enfants (j'ai cru comprendre qu'il avait été adopté), sympathique et d'une grande maturité (sagesse ?), malgré ses onze ans seulement. Nous avons beaucoup parlé de l'adoption.

La petite fille, sept ans, un peu plus effacée. Elle n'était pas encore tout à fait dans notre monde de grands.

Cette rencontre a été pour moi, une expérience importante. J'étais là en présence de belles âmes, simples, chaleureuses, bienveillantes.

Sam l'a tout de suite remarqué, quand je suis rentré un peu plus tard que prévu: "tu as l'air d'être sur un petit nuage". Oui, une rencontre comme celle-là fait un bien fou.

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