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dimanche 1 mai 2011

Je n'ai pas regardé (ou à peine) la béatification de Jean-Paul II

J'ai beau être une midinette, la célébration de ce dimanche n'est pas passée.

J'avais, rappelez-vous,  trois raisons pour regarder le mariage de Kate & William: la musique, les chapeaux et les parures.

Reconnaissons ce qui est:  l'organisation et le protocole étaient aussi bien assurés au Vatican qu'à Buckingam. Les couleurs aussi.

La musique? Je ne sais pas qui dirige les choeurs du Vatican, mais à chaque fois que je les entends, j'entends un choeur où il semble que la consigne donnée a été de chanter le plus fort possible. Il n'y a aucune cohésion. Les voix sont moches. Le répertoire est moche aussi.

Les chapeaux? Aucune fantaisie ici! Les invitants portent tous le même chapeau: une calotte; seul, le pape porte une mitre, qui est loin d'être le plus seyant des chapeaux. Les invitées royales sont priées de porter la mantille!

Les parures? On a droit à du blanc, de l'or, du pourpre, du rouge, du violet. Ce n'est pas mal en soi. Mais il ne faut pas s'attarder à ceux qui portent ces tenues. Point de Pippa ... pour créer la surprise.

Et puis que célébrait-on?

Vendredi, chacun pouvait rêver devant un jeune couple qui semble s'aimer et qui, pour cela même, a, on l'espère, un avenir devant lui.

Ce dimanche, l'Eglise faisait la fête à un mort. Le plus sordide a été la relique proposée à la vénération populaire: un peu de sang (on ne dit pas quand ce sang a été prélevé, ni comment d'ailleurs). Le plus incompréhensible, c'est qu'il y avait plus de monde encore pour cette célébration que pour le mariage du siècle.

Jean-Paul II est donc, depuis aujourd'hui, bienheureux. Pas de chance pour lui, je le suis depuis plus longtemps que lui. Il a fait un miracle, enfin paraît-il. Mais moi, dans mes relations familiales, je fais des miracles tous les jours.

Que faut-il faire pour devenir (bien)heureux?

De Jean-Paul II, on a dit que, sans lui, le mur de Berlin ne serait pas tombé; je me demande si ce n'est pas un peu exagéré. Le printemps arabe en témoigne aujourd'hui, ce dernier se produit sans pape.

De Jean-Paul II, on souligne le charisme, la capacité à mobiliser les foules. D'autres l'ont fait avant lui, pas toujours en bien.

De Jean-Paul II, on se complait à souligner son courage face à la maladie. C'est étrange, mais pour moi, le vrai courage et la vraie humilité face à la maladie auraient été l'abdication et non la poursuite de plus en plus précaire de ses fonctions.

De Jean-Paul II, on oublie, un peu trop aisément, les relations complaisantes qu'il a entretenues avec des représentants conservateurs, sinon d'extrême droite (Opus Dei, Pinochet, Légionnaires du Christ), alors que, dans le même temps, il ignorait ou condamnait au silence les "gauchistes" de l'Eglise.


De Jean-Paul II, certains ont retenu aussi qu'ils ne sont pas les bienvenus au Royaume de l'Eglise: les homosexuels, les couples non mariés, les divorcé remariés, les femmes qui ont avorté, les couples qui utilisent le préservatif. Je veux les rassurer: vous ne faites peut-être pas partie du Royaume de l'Eglise, mais vous faites partie du Royaume de Dieu.

Ce pape, qui ne m'a jamais touché, devient donc un modèle pour les chrétiens catholiques. Les Polonais s'en réjouissent; mais je ne suis pas polonais.

Chrétien, je resterai; catholique romain, j'en doute de plus en plus.








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