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samedi 21 mai 2011

Quand la fiction précède la réalité aux Etats-Unis

Lors des événements du 11 septembre 2001, je n'avais pu m'empêcher de me dire que ce que je voyais en vrai avait déjà été filmé avant. Je songeais notamment au film La tour infernale. Les images que l'on me montrait semblaient plus sorties d'un scénario hollywoodien que de la réalité. Ou alors les terroristes arabes avaient admirablement assimilés les ingrédients des pénibles et désolants films d'action américains. Je n'avais pas pu m'empêcher de me dire alors: un attentat de cette sorte n'aurait jamais pu avoir lieu ailleurs au monde. Il y avait comme une adéquation entre la forme de l'attentat et ceux qu'il prétendait atteindre.

Avec l'affaire DSK, j'éprouve un peu le même sentiment. La réalité, car il doit bien avoir une réalité quand même, nous est montrée comme dans une série américaine. Les juges, les avocats, la victime, l'accusé semblent ne pas être dans la réalité, mais être des personnages d'un téléfilm ou d'une série télévisée d'une chaîne sans grand talent. Ne vous étonnez pas si bientôt on appelle à la rescousse l'inspecteur Colombo ou les experts Miami et Manhattan ... Il y a des experts partout aux Etats-Unis et des cohortes de détectives privés. Il ne sera pas nécessaire d'appeler à la rescousse les inspecteurs Derrick et Barnaby.

J'ai bien conscience qu'il y a ici une victime déclarée et un présumé coupable/innocent (quel terme est le bon?).

J'ai beaucoup de compassion pour la victime/accusatrice, il va falloir la croire et prouver ce qu'elle a dit.  Cela pourrait être pour elle une épreuve aussi grande que les outrages qu'elle a subis. Car les avocats de DSK ne manqueront pas d'engager des détectives privés pour aller fouiller tous les aspects de sa vie, dans le but d'y trouver une faille. Quoiqu'il arrive, donc, et même si DSK devait être reconnu coupable, sa vie après avoir subi les pires outrages, en aura subi d'autres encore.

Quant au présumé innocent/coupable, le procureur va devoir établir sa culpabilité,

Ce qui me frappe, dans ces deux affaires, c'est à quel point la fiction, aux Etats-Unis,  peut PRECEDER la réalité. Les affaires réelles finissent par ne plus être que des calques ou des reproductions d'oeuvres de fiction déjà imaginées. Cela est étrange. Un peu comme si les oeuvres de fiction ne se contentaient plus de décrire la réalité, avec plus ou moins de poésie, de distance, de réalisme ou de surréalisme. Un peu comme si les oeuvres de fiction locales finissaient par CREER la réalité.

Je m'interroge, je l'avoue.

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