" Si je prie, c'est avant tout pour me rappeler à moi-même ce que je voudrais être et, avivant ainsi ma conscience, le devenir un peu plus, un peu mieux ... C'est pour me transformer moi-même. Pour me libérer de l'agitation mentale qui brouille mon écoute intérieure. Pour me débarrasser de tous les parasites locaux que j'engendre moi-même et me régler sur la longueur d'onde de Dieu" (Bernard Besret, Confiteor, Albin Michel, 1991, p. 170).
"Parler à Dieu, c'est se parler à soi-même avec des paroles vraies. Entendre Dieu c'est s'entendre dire soi-même des paroles vraies"
"La parole
qui s'efforce de dire exactement
ce que j'attends de Dieu
malgré une ignorance invincible
de nature ;
ce que j'espère de lui
malgré l'ordre transcendant qui
le sépare de moi ;
ce que j'aspire à être
par ce qui est le plus authentique
en moi-même ;
ce que j'atteins de moi
quand je suis à moi-même dans la lucidité,
est la seule prière
dans le langage de l'homme
qui soit langage pour Dieu
- L'adressant à moi-même
dans le recueillement
je me tiens devant Dieu
- L'adressant à Dieu
dans l'adoration,
j'entre en ma présence.
Autant qu'il m'est donné,
quand je parle ainsi,
Dieu m'écoute.
Quand je me parle ainsi,
Dieu me parle.
(Marcel Légaut, Intériorité et engagement, Aubier 1977)
"Je voudrais aimer si profondément les mots que chacun me devînt une prière" (Pierre Emmanuel)
"Est-il difficile de prier ? Un moine byzantin du XIVème siècle ... répond à cette question par l'exemple du joueur de luth. Le joueur de luth se penche sur son instrument et écoute attentivement la mélodie, tandis que ses doigts manient le plectre et font vibrer harmonieusement les cordes à plein son. Le luth est devenu musique, et celui qui en joue sort de lui-même, car la musique est douce et elle entraîne.
Celui qui prie doit se mettre à l'oeuvre de la même façon. Il dispose d'un luth et d'un plectre. Le luth est son coeur, les cordes, ses sens intérieurs. Pour faire vibrer les cordes et jouer du luth, il a besoin d'un plectre : le souvenir de Dieu, la Parole.
Personne n'apprend à voir. On voit naturellement. Ainsi en est-il de la prière. La "belle prière" on ne l'apprend pas d'un autre. Elle a en elle-même son propre maître "
(André Louf, Seigneur, apprends-nous à prier, Ed. Foyers Notre-Dame, Bruxelles, 1972).
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