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samedi 6 octobre 2012

Un bien étrange document (Haydn)

Mes amis musiciens et musicologues doivent connaître ce document déposé par Haydn à l'université. L'université a toujours aimé les choses savantes et construites. Haydn adressa ainsi une feuille de musique, tellement composée, qu'en la lisant à commencer par le haut ou par le bas de la page, par le milieu ou à rebours, enfin de toutes les manières possibles, elle présente toujours un chant et un accompagnement correct.



J'ai découvert ce document dans un ouvrage relu récemment: Stendhal, L'âme et la musique (Vies de Haydn, de Mozart et de Metastase, Vie de Rossini, Notes d'un dilettante), Stock, 1999.

Il y est expliqué que cette forme musicale particulière est appelée "canon à l'écrevisse". Dans son Dictionnaire, J.J. Rousseau mentionnait l'exploit que représente cette forme de canon, dans laquelle "soit qu'on chante les parties dans l'ordre naturel, soit qu'on renverse le papier pour les chanter dans un ordre rétrograde, en sorte que l'on commence par la fin et que la basse devienne le dessus, on a toujours une bonne harmonie".

Sans atteindre au génie de Haydn, j'aimais assez que mon enseignement universitaire soit vu comme cela : une partition à jouer dans tous les sens, à l'endroit et à l'envers, du début à la fin et de la fin au début.

1 commentaire:

  1. J.M. Onkelinx : Jean-Sébastien Bach a composé, dans l'Offrande musicale BWV 1079 et dans des pièces isolées, les exemples les plus extraordinaires de canons "à l'écrevisse". Vu la difficulté de réaliser ce genre de composition (ludique, certes, mais surtout très spirituelle), Bach considérait que cette forme de canon était l'aboutissement suprême de l'art de la composition.

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