Les lectures de ce jour nous confrontent à un passage sans intérêt, issu d'une épître de Paul de Tarse, la deuxième lettre à Timothée (2 Tm, 4, 9-17). Rien à tirer de ce texte - qui ne fait part que d'anecdotes - sauf à s'interroger sur les personnes qu'il cite.
On connaît Luc aussi, l'auteur d'un évangile et des Actes des apôtres, tous les deux dédiés à un certain Théophile. Luc a dû appartenir à l'entourage de Paul. S'agit-il de celui que Paul appelle "le cher médecin" (Col., 4, 14) ? Beaucoup s'interrogent encore à ce propos. Contrairement à Timothée, qui aura été la "voix de son maître", Luc se présente comme un historien. Il n'est pas un témoin direct, mais il entend traiter les événements en historien avec les témoignages recueillis. Rien d'étonnant dès lors qu'il reprenne largement ce que Marc et Mathieu ont écrit. En cela, Luc fait preuve d'une certaine indépendance par rapport au discours de Paul qui, confessons-le, ne se préoccupe guère de ce que Jésus a fait et dit. N'oublions pas en effet que Paul, l'apôtre auto-proclammé, se prévaut d'une certaine supériorité par rapport aux autres apôtres. Eux ne seront jamais que les témoins de ce qu'ils ont vu, vécu et entendu. Lui, Paul, a reçu une révélation lui conférant pleine connaissance, il n'a jamais vu Jésus, mais Jésus lui serait apparu et depuis il saurait tout ce qu'il y a lieu de dire (1 Co, 15, 3-8, Ga, 1, 11-16). Dois-je dire que cela ne crédibilise guère le personnage à mes yeux ?
On connaît moins (selon le récit du jour) :
- Démas qui a abandonné Paul "par amour pour le monde présent" et est parti à Thessalonique ;
- Crescens qui est parti chez les Galates (sans que Paul ne précise pourquoi) ;
- Marc, un proche de Luc, que Paul réclame, tant il est précieux pour le ministère ;
- Marc, un proche de Luc, que Paul réclame, tant il est précieux pour le ministère ;
- Tite qui est parti en Dalmatie (sans que Paul ne précise pourquoi non plus). De Tite, on sait un peu plus que de Crescens, puisque Paul lui a envoyé une lettre (l'épître à Tite). Il serait issu d'une famille grecque et c'est Paul qui l'aurait converti, sans le soumettre, comme Timothée, à la circoncision. C'était un homme de talent, capable de résoudre les conflits, à Corinthe, par exemple (2 Cor, 7, 7). Car il ne faut pas oublier que là où Paul a essaimé, le résultat était toujours fragile, la controverse toujours présente. Paul en effet, depuis toujours, a plus suscité la controverse que l'apaisement ;
- Tychique. Je n'avais jamais entendu parler de lui jusqu'à ce jour. On l'évoque pourtant dans les Actes des apôtres de Luc (Ac, 20, 4). Lui est envoyé par Paul à Ephèse. Une importante mission (!) lui est confiée : il doit ramener un manteau laissé à Troas chez Carpos, des livres et surtout des parchemins. On peut ainsi supposer que Paul a séjourné à Troas (une ville, un port, au nord-ouest de l'Asie mineure) et en est parti en y laissant certaines de ses affaires. Mais pourquoi nous narrer cela ? Quel est l'intérêt ?
Enfin, Paul parle d'un certain Alexandre, un forgeron, qui lui a fait beaucoup de mal, car
il se serait opposé à ses paroles. Paul, l'incompris, aime jouer au calimero. Mais Alexandre n'a qu'à bien se tenir : "il recevra du Seigneur le salaire de ses actes" (2 Tm, 4, 14). Ainsi pense et croit Paul de Tarse. Ainsi pense-t-on, aussi au Vatican, où l'on est plus disciples de Paul que de Jésus, à mon humble avis.
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